Les avocats devraient réfléchir à 2.0 fois avant d’attaquer
Version 2.0 de l’arroseur arrosé. Le restaurateur Il Giardino (Cap-Ferret) a mis en application le cas d’école du bad buzz dit « effet boomerang 2.0 ».
cas d’école de bad buzz, dit « effet boomerang 2.0 »
Précision : l'exemple à ne pas suivre n'est pas tant celui de la blogueuse(1), mais celui du restaurateur ! (encore que, évitons les critiques frontales qui reviennent à donner le bâton pour se faire taper dessus). Pour vous faire votre opinion, lire l'article en question toujours visible en cache L’endroit à éviter au Cap-Ferret : Il Giardino (août 2013)
Ce restaurant (lire l’article de l’Express.fr du 10 juillet : Blogueuse condamnée pour une critique de resto: l’exemple à ne pas suivre) a décroché 1500 € à titre de provision sur dommages et intérêts, mais la contre-pub générée est autrement plus dommageable pour le restaurateur. Pour vous faire une opinion, si vous êtes au Cap-Ferret, allez voir si le taux de remplissage d’Il Giardino est correct.
Si vous cherchez une valeur sûre, je vous recommande le pinasse café.
Je ne suis pas juriste, ni expert de quoi que ce soit à ce sujet, mais le bon sens m’incite à toujours être prudent dans la critique écrite 2.0 pour plusieurs raisons (au-delà de cette affaire) :
- que ce soit sur votre site, votre blog ou vos publications sur les réseaux sociaux, ça laisse des traces aux effets lourds de conséquences, le présent exemple en est la démonstration ;
- les propos négatifs, par définition, ne sont pas constructifs mais destructifs, quand bien même certains points de vue ou opinions peuvent être flagrants comme l’est cette vidéo associée à la pétition Stop à l’horreur dans un élevage de lapins ! A ce sujet, on peut s’interroger sur cette vidéo : qu’est-ce qui nous permet de nous assurer qu’elle a bien été captée sur le site de l’entreprise incriminée ? Je n’ai pas la réponse. Mais avant tout, je vous invite à lire la lettre ouverte de Brigitte Gothière, porte-parole de L214 : Lapins du Tertre : les éleveurs veulent faire censurer les images.
Accessoirement, cette affaire mérite toute notre attention … à suivre ! - dans la vie en général, on est plus attiré par le sourire que par la grimace, par les gens qui voient la vie en rose (sans être bizounours) plutôt que par les tamaloù ;
- jongler avec les mots est un beau et amusant défi, quand on cherche à avoir un propos positif sur un sujet négatif. Et c’est là qu’on devient constructif : sachons en être ou abstenons nous !
N'oublions pas que « Le vrai esprit critique consiste, surtout, à se méfier de sa propre pensée » (Gérald Bronner : la démocratie des crédules)
Pour l’avocat Maître Eolas, le « dénigrement » (qui concerne un produit ou un service à la différence de la diffamation qui concerne une personne) retenu par le tribunal pose problème, puisque cette qualification nécessite une « intention de nuire ». « Dans le cas de cet article, il me semble qu’on est plutôt dans le cas d’une critique tout à fait légitime » conclut l’avocat. (2)
Ceci étant dit, en soulignant ce cas appliqué (que je défends implicitement avec cet article) ne suis-je pas moi même complice de la blogueuse ?
Le restaurateur va-t-il m’attaquer ?
Et les réseaux sociaux – via lesquels je vais vectoriser mon billet – seront-ils attaqués pour complicité ??
Pourquoi d’ailleurs le moteur de recherche Google n’est-t-il pas attaqué pour la même raison ???
Si vous voulez soutenir Caroline (la blogueuse) et que vous passez vos vacances au Cap-Ferret, vous savez ce qu’il vous reste à ne pas faire 😉
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notre blogueuse Caroline a un nouveau blog que je vous recommande http://leschroniquesculturelles.com
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source : Critique de restaurant : blogueuse condamnée (arrêt sur image, 8 juillet 2014)
12 juillet 2014
[…] Version 2.0 de l'arroseur arrosé. Le restaurateur Il Giardino (Cap-Ferret) a mis en application le cas d'école dit "effet boomerang 2.0". […]
13 juillet 2014
Est-il étonnant qu’un avocat pousse son client au procès ? C’est son gagne-pain. Exprimé autrement, est-ce son rôle d’être constructif ?
Le ressort principal du conflit est l’émotion, sinon ce n’est qu’un désaccord (relié aux faits et aux opinions). Or le système juridique s’intéresse principalement et prioritairement aux faits en ce qu’il rentrent au non dans le cadre des règles communes. L’émotion n’est abordée qu’en marge à travers la reconnaissance d’un éventuel préjudice moral pouvant entrainer des dommages et intérêts.
La médiation professionnelle inverse cette logique qui s’intéresse d’abord à la dimension émotionnelle pour créer les conditions d’une relation apaisée. Ce n’est qu’une fois le conflit désamorcé que les parties pourront rechercher un accord.
N’est-il pas temps de rendre obligatoire d’engager une procédure de médiation (démarche par nature constructive) préalablement à toute procédure judiciaire ?
Lionel Soubeyran, formateur, coach et médiateur.
13 juillet 2014
merci Lionel de nous rappeler que les avocats ont aussi un réflexe « business first » qui, dans certains cas, peut aller contre l’intérêt de leur client.
Mais sur ce sujet très sensible pour ces professionnels, souhaitons que l’un d’eux nous donne son point de vue en commentaire de ce billet… à suivre
23 juillet 2014
[…] efficacitic.fr advises caution when it comes to reviews, Elisabeth Porteneuve, a self-described “Internet […]
23 juillet 2014
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28 juillet 2014
[…] efficacitic.fr aconsella prudència en les crítiques, Elisabeth Porteneuve, qui es descriu a si mateixa com a […]