Vers un numérique éco-responsable
Qui n’a jamais pensé avec un certain contentement, en s’installant confortablement dans son fauteuil en fin de journée pour y lire sur sa tablette les derniers livres blancs téléchargés, aux sommes de papier ainsi quotidiennement économisées ? Suffit-il de passer au tout numérique pour alléger d’autant l’empreinte carbone de ses activités ?
Le numérique offre de réelles possibilités de réduire l’impact de nos activités sur l’environnement mais à la condition d’employer l’outil dans une perspective éco-responsable.
Le numérique recèle en effet un fort potentiel en terme d’économies d’énergie et de réduction d’émissions de CO2. Nombreux sont les secteurs d’activités qui ont vu ces dernières décennies leur structure évoluer vers des formes d’organisation moins énergivores grâce au numérique. Que ce soit par la dématérialisation des échanges et des supports de communication, le télétravail ou plus récemment encore avec les smarts buildings et les smarts grids (1), les TIC (Technologies de l’Information et de la Communication) ont impulsé de nouvelles dynamiques en matière de performance environnementale. Mais quid de l’impact carbone des TIC en elles-mêmes ?
Encore souvent oublié des bilans carbones, le numérique représente pourtant 13,5% de la consommation d’électricité en France et 5% des émissions de gaz à effet de serre nationales. L’expansion que connaissent les TIC entraîne à sa suite une augmentation de 10% (2) par an de la consommation électrique liée à l’activité, que ne viennent malheureusement pas compenser leur efficience énergétique en constante amélioration.
La hausse des consommations d’énergie n’est pas uniquement due à la multiplication des serveurs et autres infrastructures informatiques et réseaux. L’énergie grise des terminaux entre aussi en jeu. Le matériel informatique est fabriqué essentiellement en Asie où la production d’électricité émet près de 10 fois plus de gaz à effet de serre qu’en France. La fabrication d’un ordinateur produit 70 fois plus de gaz à effet de serre que son utilisation pendant un an en France. S’ajoute à cela, un taux de renouvellement élevé des équipements. Ce sont les téléphones mobiles en particulier qui affichent le taux de renouvellement le plus fort. Les français changent de téléphone portable en moyenne tous les 18 mois (3), motivés par l’offre sans cesse renouvelée de nouvelles options (écran rétina, 3G+, 4G…). On peut également mentionner le phénomène du multi-équipement qui vient lui aussi alourdit le coût environnemental du numérique. En 2013, le taux d’équipement moyen français en smartphones était de 1,45 et de 1,18 pour les tablettes (4).
Au vu des prospectives que laisse entrevoir le développement soutenu des TIC, la nécessité de sensibiliser fournisseurs, entreprises utilisatrices et citoyens consommateurs aux enjeux environnementaux du numérique s’impose avec évidence. À cette fin, l’ADEME (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) a réalisé un guide de préconisation en partenariat avec le CIGREF (Club Informatique des Grandes Entreprises Françaises). Le guide décrit dans les grandes lignes comment le numérique impacte sur l’empreinte carbone des fournisseurs et des entreprises utilisatrices. On y trouve également des fiches actions permettant à chaque partie prenante d’intervenir à son niveau pour réduire l’impact carbone de ses activités.
Nous avons repris l’ensemble des actions proposées en une infographie (cliquez dessus pour la télécharger en grand format). Si vous souhaitez mettre en pratique une ou plusieurs des actions proposées, nous vous invitons à lire le guide de l’ADEME qui fournit pour chaque action des indications d’aide à la mise en oeuvre.
Transitions
Agence conseil en communication responsable
www.agence-transitions.org
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- pour aller plus loin lire l’article du Moniteur (14 août 2014)
Spécial numérique – Du smart building au smart grid - source ADEME
- source Médiamétrie
- source Deloitte
15 décembre 2014
Source complémentaire :
Quelle est l’empreinte carbone d’un ordinateur ? (Green-IT)
17 décembre 2014
Excellent Salima ce travail de synthèse qui nous permet de comprendre en un clin d’œil où et comment chacun peut agir pour – tel le colibri – minimiser les effets pervers de nos outils informatiques.
J’en profite pour souligner que l’informatique est un levier fantastique pour valoriser une énergie inépuisable : le cerveau d’œuvre. Pour vous en convaincre, voir l’interview de Michel Volle « Ecologie et iconomie » sur le blog de l’Institut de l’iconomie.
30 septembre 2017
Merci beaucoup pour cette infographie. Malheureusement, il est impossible de l’utiliser, notamment, pour un stand sur une exposition car elle n’a pas de licence permettant de la reproduire. Une des licences Creative Commons ne faciliterait-elle pas la diffusion de votre travail sans que vous en perdiez la paternité et donc en diffusant largement vos compétences et le moyen d’y avoir recours ? Souhaitez-vous vendre les affiches ? Dans ce cas, inutile de la présenter en grand format. Comment l’acquérir ?
Cordialement.
JYR
3 octobre 2017
Bonsoir JYR. L’auteure de cette infographie est Me. Salima Badi. Contactez moi par tel/mail (page contact) pour que je vous mette en relation avec elle.