Barack, François, Nicolas… the Linkedin influencer winner is…
Depuis plusieurs années, de nombreux économistes et acteurs de la société civile, voire des médias à commencer par BFM, alertent quotidiennement nos élus – toutes obédiences confondues – sur les enjeux de la 3e révolution industrielle du numérique.
Tous les métiers traversent une grosse zone de turbulences concernant l’usage des réseaux sociaux. Plus particulièrement, un nombre important de chefs d’entreprises sont avec le numérique comme la poule avec une fourchette. Paradoxalement, les entreprises sont plus présentes (et efficaces) sur les réseaux sociaux via leurs salariés que via les managers et chefs d’entreprises. Le déni du numérique est la principale raison de cette situation, à commencer par ce commentaire fréquent des élites : « ce qui se dit sur Internet est nul et sans intérêt »… Peut-être pour un certain nombre d’espaces sociaux, mais ni plus ni moins que dans la vraie vie !
On dit souvent qu’Internet a démocratisé l’information, oui si l’on veut, mais c’est une démocratie où certains votent mille fois et d’autres jamais. Et ceux qui ne votent jamais, je le crains, sont les plus raisonnables de nos concitoyens. Donc, je pense que ces concitoyens doivent prendre toute leur place dans l’espace des réseaux sociaux, des forums, pour pied à pied lutter contre les idées loufoques, déraisonnables voire dangereuses qui se répandent. Gérald Bronner sur France Culture, à propos de La société des interdits (L’esprit public, avec Philippe Meyer, le 5 juillet 2015)
Au-delà des chefs d’entreprises, certains politiques français considèrent le numérique comme un gadget, à l’image de Michel Sapin faisant un déni péremptoire le 8 août 2014 « L’iPhone, c’est le machin avec la pomme ? ». Monsieur Sapin, en qualité de Ministre des Finances et des Comptes publics, vous auriez tort de négliger la 1ère capitalisation boursière mondiale qui s’enrichit à nos dépends (voir les astuces financières d’Apple et le niveau d’imposition d’Apple Europe via son siège en Irlande).
Au-delà de la technique, les enjeux du numérique sont surtout sociétaux, sociaux et organisationnels quand ils ne révolutionnent pas un métier comme l’illustre si bien Uber.
Les politiques sont très présents sur Facebook et Twitter : Facebook pour animer et alimenter leurs communautés, Twitter parce que c’est l’espace de débat politique (et de l’instantanéité) privilégié des journalistes et des médias : il n’y a pas un journal papier, radio ou télévisé qui ne cite pas Facebook ou Twitter.
Les élus français, à de rares exceptions près, ont oublié Linkedin le réseau social des entreprises, du business et de l’économie.
Le simple comparatif que je fais sur la présence sociale de trois leaders politiques (image ci-dessus), nous démontre que si nos deux têtes d’affiches françaises – François Hollande et Nicolas Sarkozy – sont présents* sur Facebook et Twitter, ils sont totalement absents de LinkedIn. A croire qu’ils font un déni du monde de l’entreprise et de l’économie !
Linkedin n’est pas directement le moyen d’inverser la courbe du chômage, mais il est un puissant levier pour y remédier tout simplement parce qu’il permet aux uns (les demandeurs d’emploi) de rencontrer les autres (les entreprises à la recherche de talents).
* on est bien d’accord, le bras de « leur présence 2.0 » est leur service communication respectif. On ne peut pas leur en vouloir, ils ne sont pas comme un consultant laborieux – cerveau d’œuvre – que je suis, seul à la manœuvre de ma petite entreprise 😉
Heureusement, certains leaders d’opinion français sont proactifs dans l’économie réelle en étant, comme Barack Obama, « influencer » (sous leurs photos, nombre d’abonnés Linkedin au 20/01/2016) :
- Jacques Attali (274 751)
- Emmanuel Macron (15 101)
- Laurence Parisot (6 952)
- Frédéric Oudéa, Société Générale (3 855)
- Frédéric Mazzella, BlaBlaCar (7 592)
- Stéphane Richard, Orange (2 447)
Étonnement, Guy Mamou-Mani, Président du Syntec Numérique, est introuvable sur LinkedIn… ceci étant dit, il est souvent sur BFM et très actif sur Twitter… limite addiction 😉
Le Président du MEDEF, Pierre Gattaz, est présent sur LinkedIn, mais pas comme influencer… il est simple freemium. Et François Asselin, le Président de la CGPME, est aux abonnés absents.
Quant à Monsieur Michel Sapin, je lui recommande la lecture du livre de Laure Belot :
la déconnexion des élites : comment Internet dérange l’ordre établi
Conclusion
Le déni que la majorité de nos élus font du numérique (1) – encore une fois toutes obédiences confondues et au-delà des effets de manche dans leurs discours et via leur service communication – doit alerter les citoyens en voie de rébellion (cf. élections régionales 2015).
Nous sommes responsables des personnes qui sont au pouvoir : c’est nous qui les élisons (2).
L’élément déterminant qui nous fera basculer dans une société moderne sera le fruit de nos votes. A chacun de faire le choix qu’il estime le plus approprié en fonction de ses convictions, mais ne tombons pas dans le piège de remettre sur le trône de la République cette vieille génération d’élus has been, dont un trop grand nombre ont fait la preuve de leur impéritie. Pour le prochain suffrage qui nous sera soumis en mai 2017, faisons de la propension des futurs candidats à s’approprier les usages et enjeux sociétaux du numérique in real life, un critère déterminant !
Quand je parle de vieille génération, entendons nous bien, ce n'est pas une question d'âge mais de savoir être. A ce sujet, je vous invite à lire l'article de Frédéric Mazzella : L’inéluctable ascension de l’économie du partage (pulse Linkedin du 6 janvier 2016).
A toutes fins utiles, pour les élus qui lisent cet article : prenez le temps de voir cette intervention d’Emmanuelle Duez (3)
Si cet article vous a été utile, allons plus loin ensemble avec mes articles #LinkedIn
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Les élites débordées par le numérique (Laure Belot, Le Monde.fr | 26.12.2013)
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Je ne fais que reprendre le propos de Christian Saint-Etienne dans son intervention du 3 janvier 2015, à la Fondation Concorde
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Cofondatrice-Présidente de WoMen’Up et fondatrice de The Boson Project
14 décembre 2018
[…] à l’exception de Jacques Attali, étaient relativement peu actifs en janvier 2016 (cf. article Barack, François, Nicolas… the Linkedin influencer winner is…). La majorité sont désormais très actifs sur Linkedin. Toutefois, vu la présence d’Angela […]